EXPLOSION DU MARCHÉ LOCATIF DES CONDOS

 

En effet, la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) recensait récemment quelque 10 825 unités en copropriété offertes en location à Montréal sur un parc totalisant 83 400 condominiums, soit environ 13% du marché. Plus significatif encore, selon le site Centris.ca,  le nombre de condos loués a doublé sur le territoire de Montréal, passant de 1 272 (période de janvier à août 2010) à 2 547 (pour la même période en 2014). Beaucoup de jeunes professionnels veulent se rapprocher du centre-ville mais ne disposent pas des ressources financières pour répondre aux nouvelles normes plus strictes d’accès à la propriété.

Ils se tournent donc vers la location, le temps d’amasser le capital nécessaire. Dans les faits, mathématiquement, cette option comporte ses avantages. Prenons l’exemple d’une copropriété, sise sur le boulevard de Maisonneuve Est, dont le prix d’achat est fixé à 520 000$. Avec une mise de fonds de 20% (104 000$), nous obtenons une hypothèque  de 416 000$. À un taux de 2,99% (fermé), les versements hypothécaires mensuels seraient de 1 967,56$ (terme de 25 ans, renouvelable 5 ans).

À ces versements s’ajoutent les frais de condos (112,50$), les taxes foncières (337,00$) et scolaires (79,50$), pour un total mensuel de 2 496,56$. N’arrivant pas à vendre après douze mois, avec un profit minime, nul, voire plutôt à perte, le propriétaire envisage alors l’option de la location. Pour la même unité, le loyer fixé est de 1 950$, une économie de 546,56$ par mois pour le locataire, ce qui représente 6 558,72$ par année. Louer peut donc  parfois constituer une excellente opportunité.  Vacantes pendant plusieurs mois, ces unités engendrent des pertes nettes qui s’accumulent et la location devient alors une porte de sortie avantageuse pour le vendeur. Voilà une des raisons qui fait en sorte que nous retrouvons tant d’unités locatives sur le marché.

TRANSFORMATION DU PARC LOCATIF

Nous l’avons mentionné dans une chronique antérieure, le parc immobilier montréalais est vieillissant. Les plex ont 30, 40, 50 ans et même plus. Les locataires recherchent quelque chose de plus récent, de plus moderne, qui répond plus adéquatement à leur style de vie. Le marché locatif avait été mis de côté au début des années 2000 en raison des faibles taux d’intérêt et des prix bas, favorisant ainsi l’accès à la propriété. On n’a qu’à penser aux nombreux plex qui ont été achetés par de pseudos-entrepreneurs, puis transformés en copropriétés, réduisant ainsi le bassin locatif.

Durant la même période, les investisseurs étrangers ont flairé le potentiel et de nombreuses unités en copropriété sont venues gonfler le marché locatif. Finalement, l’incertitude du marché a également joué un rôle important. En effet, les acheteurs potentiels, face à cette incertitude, ont plutôt envisagé l’option de la location.  À ceci, il nous faut ajouter un fait important : la clientèle ciblée est plus mobile qu’il y a dix ou vingt ans, une réalité plus notable dans le centre-ville. Les jeunes professionnels miseront sur leur carrière avant toute chose et, dans certains cas, seront appelés à travailler ailleurs au pays ou dans le monde. Cette nouvelle réalité, issue de la globalisation des marchés, rend l’option location inéluctable.

Bien que le coût moyen de location d’une unité en copropriété à Montréal soit de 1 227$ par mois, comparativement à 716$ pour un logement locatif traditionnel, force est d’admettre que la clientèle recherche un logement mieux entretenu, moins vieux. Le tout est évidemment sans compter les promoteurs qui, à défaut de réussir à vendre toutes les unités de leur projet, optent pour la location. Même que certains promoteurs semblent avoir anticipé la demande et construisent davantage d’unités locatives. Et comme nous pouvons le constater, le choix est vaste, ce qui contribue déjà à créer une légère pression à la baisse sur les prix du condo locatif.

Même si le mandat premier du courtier est de vendre votre propriété, il peut aussi voir à sa location. Certains courtiers se spécialisent dans la location d’unités en copropriété au centre-ville. Dans certains cas, votre courtier peut vous conseiller d’envisager la location de votre copropriété afin de vous permettre de réaliser un nouveau projet de vie. Ainsi, le vendeur pourra, à tout le moins, couvrir une partie importante de ses frais mensuels. N’hésitez donc pas à en discuter avec votre courtier. Ses conseils sauront vous guider sur la meilleure option.

L’IMMOBILIER UN STYLE DE VIE

Détentrice d’un baccalauréat en Criminologie de l’Université de Montréal, Mélissa a d’abord œuvré dans ce domaine quelques années avant de se joindre au réseau immobilier. Son professionnalisme, sa détermination, son amour du détail, sa franchise et son sourire remarquable séduisent à coup sûr. Passionnée par l’immobilier, Mélissa a développé une excellente connaissance du marché depuis plus de 13 ans.

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DES CONDOS DU FUTUR AU CENTRE-VILLE