Claude Poissant, Léane Labrèche-Dor, Sophie Cadieux, Maxim Gaudette, Jean-François Casabonne, Philippe Thibault-Denis / Photo: Charles Delisle
Le Théâtre Denise-Pelletier (TDP) a dévoilé sa saison 2016-2017: treize spectacles où les théâtres de répertoire et de création cohabiteront et s’influenceront l’un l’autre.
Pour sa deuxième saison à la barre du TDP, Claude Poissant a voulu, plus fort que tout, cette contamination des savoirs et cette cohabitation de jeunes artistes. « Comme dans le mélange des générations, il y a d’un côté la connaissance, les mots qui restent, l’expérience et le désir de passation, et de l’autre, la nécessité de l’air du temps, la perpétuelle remise en question, l’ère numérique et notre course vers demain. »
Pour entamer la saison dans la grande salle, il a donc invité, du 28 septembre au 22 octobre 2016, le Théâtre de la Banquette arrière à fêter les quinze ans du collectif avec le metteur en scène Alexandre Fecteau (Le NoShow, Les Fées ont soif), autour d’une œuvre de répertoire : LE TIMIDE À LA COUR de Tirso de Molina. Œuvre importante du Siècle d’or espagnol, qui a vu naître Quichotte et Don Juan, cette comédie d’intrigue étonne par sa vivacité d’esprit, ses retournements imprévus et ses personnages féminins faits de chair, d’audace et d’impétuosité. De Molina questionne le pouvoir et oppose les valeurs d’âme aux conflits qui règnent entre la cour, la noblesse et le peuple.
Avec Amélie Bonenfant, Sophie Cadieux, Sébastien Dodge, Rose-Maïté Erkoreka, Mathieu Gosselin, Renaud Lacelle-Bourdon, Roger Larue, Anne-Marie Levasseur, Lise Martin, Éric Paulhus et Simon Rousseau.
Du 9 novembre au 7 décembre 2016, le 1984 de Georges Orwell s’empare de la grande scène.
Adaptation des auteurs britanniques Robert Icke et Duncan Macmillan, cette œuvre phare d’Orwell est traduite par Guillaume Corbeil et mise en scène par Édith Patenaude, deux jeunes créateurs de plus en plus aguerris, passionnés autant par la force manipulatrice de Big Brother que par celles de l’art scénique et du septième art. La pièce met en évidence la société de surveillance, la réduction des libertés individuelles, mais aussi les mécanismes mis en place par l’homme pour cadenasser la pensée. Coproduit par le TDP et le Trident, 1984 a reçu un accueil fort éloquent à sa création dans la ville de Québec la saison dernière. « L’audacieuse et percutante proposition d’Édith Patenaude, portée par un Maxim Gaudette intense et puissant dans la peau de Winston Smith, ne nous laisse aucun répit. » (Éric Moreault, Le Soleil). Avec Véronique Côté, Jean-Michel Déry, Maxim Gaudette, Éliot Laprise, Justin Laramée, Alexis Martin, Claudiane Ruelland et Réjean Vallée.
Du 8 au 25 février 2017 prendra l’affiche une production du Théâtre Le Clou : ASSOIFFÉS de Wajdi Mouawad. Le dramaturge livre ici une œuvre littéraire onirique et vibrante. Benoît Vermeulen qui a aussi collaboré au texte, met en scène l’ardeur de vivre et fait disparaître la ligne entre réalité et fiction. Assoiffés, c’est le mystère de nos désirs, les plus sensés comme les plus fous, les plus flamboyants comme les plus sombres, ceux abandonnés et ceux qui permettent de se lever chaque matin. Le Théâtre Le Clou propose des créations qui oscillent entre exigence et plaisir, provocation et engagement, beauté et chaos. De 2006 à 2012, le spectacle a été joué plus de 250 fois au Canada, en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne, au Danemark et en Italie. Avec Rachel Graton, Francis La Haye et Philippe Thibault-Denis.
Pour clore la saison sur le grand plateau, du 15 mars au 8 avril 2017, Claude Poissant se plaît à relire et transformer sans vergogne la première pièce de Molière qu’il a lue, celle qui lui a donné le goût des classiques et la conscience que la comédie a le cœur tragique : L’AVARE. Molière possède la plus précise et la plus résistante des loupes et regarde sans flatterie l’humanité tomber en disgrâce. Son Harpagon, que réinventera Jean-François Casabonne, se décline en tant de défauts qu’il en est presque héroïque. Avec Simon Beaulé-Bulman, Jean-François Casabonne, Samuel Côté, Sylvie Drapeau, Laetitia Isambert, Jean-Philippe Perras, Gabriel Szabo, Cynthia Wu-Maheux et autres.
À la Salle Fred-Barry, le répertoire jette aussi des sorts à la création
En ouverture de saison, du 6 au 24 septembre 2016, L’ÉCOLIÈRE DE TOKYO de Jean-Philippe Lehoux, dans une mise en scène de Charles Dauphinais. En dépeignant ce « lost in translation » qui nous assaille quand on voyage en solitaire, L’Écolière de Tokyo invente une rencontre improbable entre deux visions du monde qui ont pour vocabulaire la fuite, l’errance, la liberté et leurs origines. Œuvre baroque, la pièce a remporté le Prix Gratien-Gélinas en 2013. Une production du Théâtre Sans Domicile Fixe. Avec Daniel Gadouas, Michel Olivier Girard, Miro Lacasse et Jean-Philippe Perras.
On poursuit du 4 au 22 octobre avec ABÎMÉS – Quatre courtes pièces de Samuel Beckett monté par Catherine Bourgeois, directrice artistique de la compagnie Joe Jack et John, qui crée en collectif en choisissant des castings atypiques, dont des acteurs ayant une déficience intellectuelle. Les personnages-spectres et désinvestis de Quoi où, Souffle, Impromptu d’Ohio et Pas, couplés à la charge dramatique que portent les corps en scène, promettent de donner une résonance nouvelle aux drames de Beckett. Abîmés est la première incursion de la compagnie dans une œuvre de répertoire. Avec Marc Béland, Guillermina Kerwin, Gabrielle Marion-Rivard et Michael Nimbley.
Puis le puissant RABBIT HOLE (LE TERRIER) de l’américain David Lindsay-Abaire prend l’affiche du 1er au 19 novembre, dans une mise en scène de Jean-Simon Traversy. Avec des personnages chargés de leur impuissance, l’auteur explore ici les passages secrets du deuil, de la fissure irréparable jusqu’à l’espoir de reconstruire. La pièce a remporté le Prix Pulitzer en 2007. Le Terrier est la première production de la compagnie Tableau Noir, dirigée par les comédiens Rose-Anne Déry et André-Luc Tessier. Avec Sandrine Bisson, Frédéric Blanchette, Rose-Anne Déry, Pierrette Robitaille et André-Luc Tessier.
Le Théâtre Advienne que pourra enchaîne les succès : Sherlock Holmes et le chien de Baskerville, D’Artagnan et les trois mousquetaires, Le Tour du monde en 80 jours. Cette fois, Frédéric Bélanger adapte astucieusement ANNE – La Maison aux pignons verts. Ode poétique à la tolérance, Anne est une célébration de la jeunesse, une rêverie sur l’urgence de toujours réenchanter le monde malgré les épreuves. À l’affiche du 6 au 21 décembre 2016. Avec Shauna Bonaduce, Maxime Desjardins, Paméla Dumont, Katrine Duhaime et Steve Gagnon.
Du 24 janvier au 11 février 2017, BEING PHILIPPE GOLD, un spectacle/conférence/ événement qui se penche sur l’importance de devenir une version premium de soi-même. L’auteur et le metteur en scène Philippe Boutin invite à un stand-up motivateur d’éveil psychédélique où règne l’idée d’un monde meilleur dans chaque sourire lancé dans le vide. La compagnie Couronne Nord qui produit le spectacle a déjà créé les films Viaduc, Intenselefun, Le cycle des moteurs et l’événement Détruire nous allons, présenté en ouverture du OFFTA 2013. Avec Jérémie Francoeur, Christophe Payeur, Jeanne Roux-Côté, Catherine St-Laurent et autres.
Du 21 février au 11 mars, le regretté Marc Favreau, décédé il y a dix ans, inspire une nouvelle génération qui n’a pas grandi avec Sol et Gobelet. L’équipe d’ExLibris célébrera la parole de ce grand auteur et comédien dans une fête à la fois tendre et polissonne. Avec L’ENFANCE DE L’ART – Doigts d’auteur de Marc Favreau, Nicolas Gendron et ses joyeux compères s’acoquinent à des auteurs invités pour poursuivre l’art du maniement de la langue vers de nouveau territoires. Avec Maxime Beauregard-Martin, Isabeau Blanche, Gabriel Dagenais, Nicolas Gendron et Olivia Palacci.
Après une tournée en Acadie, LE LAC AUX DEUX FALAISES, pièce du jeune auteur acadien Gabriel Robichaud sur l’adolescence, se pose à Montréal du 21 au 25 mars. Dans une langue fluide et parlante, l’auteur ose le réalisme magique dans une fable sylvestre et un peu céleste. Louis-Dominique Lavigne signe la mise en scène de cette coproduction du théâtre l’Escaouette de Moncton et du Théâtre de Quartier de Montréal. Avec Eric Butler, Jeanne Gionet-Lavigne et Marc-André Robichaud.
L’auteure Nathalie Boisvert transporte Antigone au cœur du printemps érable. Dans un Montréal fictif, les oiseaux meurent et s’amoncellent partout. Antigone et ses deux frères se joignent à la révolution populaire qui gronde dans la cité. Chacun choisira son camp… ANTIGONE AU PRINTEMPS est la première production de la compagnie Le Dôme, créations théâtrales et le début d’un cycle qui place l’humain au centre du monde et le monde, ancré dans sa chair. Cette cruelle et nécessaire histoire de toutes les révolutions du monde occupera la scène du 4 au 22 avril, dans une mise en scène de Frédéric Sasseville-Painchaud. Avec Xavier Huard, Léane Labrèche-Dor et Frédéric Millaire-Zouvi.
LES ZURBAINS du Théâtre Le Clou ont aujourd’hui 20 ans. N’oublions pas qu’avant d’être un spectacle, Les Zurbains est un grand projet d’écriture pour des milliers de jeunes qui composent un conte urbain. Cette année, l’écrivaine québécoise d’origine vietnamienne Kim Thúy (Ru, Man, Vi) se joint aux quatre auteurs adolescents et à l’équipe du spectacle. Présenté du 27 avril au 12 mai dans une mise en scène de Monique Gosselin.
« Cette saison est pour vous. Tous. Entrez-y. Le théâtre est excellent pour le cœur et sans pareil pour l’esprit. C’est la seule certitude que j’ai. » – Claude Poissant
Le lancement de la 53e saison du TDP marque le début de la campagne d’abonnement auprès du grand public et du public scolaire. Les abonnements et billets pour les spectacles sont en vente à compter du jeudi 7 avril à midi. Abonnement par téléphone : 514 253-8974 ou en ligne denise-pelletier.qc.ca.
THÉÂTRE DENISE-PELLETIER