LULU HUGUES SE FAIT PLAISIR

L’album s’intitule « Lulu Hugues & the Montreal all city big band ». Ils sont environ une vingtaine de musiciens top, dont une bonne partie de cuivres. La chanteuse, qui a du kilowatt dans la gorge, se fend de plusieurs standards comme « Trouble » d’Elvis Presley, « Respect » d’Aretha Franklin, « Whole lotta love » de Led Zeppelin. De bons choix. Puis elle reprend sa composition « Crazy mama ». Le lancement, avec tous les musiciens en scène, avait lieu à l’Astral.

UN LANCEMENT AVEC DES IRRITANTS

D’abord, quand tu reçois du monde pour un 5 à 7, tu reçois ou tu ne reçois pas. Et parenthèses, ce qui va suivre n’est pas la faute de la chanteuse qui a le cœur sur la main, mais concerne plutôt André di Cesare, le producteur, et la relationniste désignée. Imaginez que, mis à part les journalistes, qui recevaient leurs trois coupons donnant droit à une bière ou à un verre de vin (fini depuis longtemps, les open bars), les autres invités devaient payer leur consommation! C’est une tendance que j’aperçois de plus en plus chez les organisateurs, d’être cheap au possible.

Je me rappelle le lancement du dernier disque de Marie-Chantal Toupin, au bar le Coco de l’Hôtel Opus. C’était encore pire. Tout le monde, y compris les journalistes, devait payer leurs verres. Après cela, on s’attend à une couverture mur à mur. Et ces 5 à 7 surviennent au moment où, théoriquement, vous avez envie de grignoter à tout le moins. Hier, au 5 à 7 de Lulu Hugues, pas un bretzel à l’horizon. Dans ces conditions, restons chez nous et faites-nous parvenir le disque à la maison. C’est ce qui coûte encore le moins cher.

UNE ORGANISATION TATILLONNE

Moi qui ai un don pour repérer tout ce qui est négatif (ce qui engendre, chers lecteurs, un préjugé et non une opinion… je vous vois venir à l’avance), j’ai remarqué que le personnel de l’Astral (appartenant au groupe Spectra) en fait une tonne.

Exemple, la belle-sœur de Lulu Hugues arrive en compagnie de son chien. Une très belle fille, très jet-set et simple, surtout. La gentillesse même. La voyant arriver avec son pitou, le personnel s’est froissé, voulant lui interdire la bête dans les lieux. Mais les connards, auraient-ils fait autant d’histoires, si c’était Paris Hilton qui était arrivée de la sorte? Elle les aurait envoyés valser et avec raison. La belle-sœur les a trouvés un peu couillons.

Puis, ils sont là à compter les entrées et les sorties avec le petit bidule en main, comme dans une discothèque d’une polyvalente. Dieu qu’on est arriérés. Et pour mon malheur, je suis passé de la salle au hall d’entrée avec mon verre (en plastique véritable). J’ai été tout de suite bloqué par le cerbère en place, qui me disait qu’on ne pouvait pas sortir de la salle avec un verre en main. Mais c’est quoi, ce résidu de catholicisme! Arrêtez! Vous m’écœurez net. Ici, on commence à s’empêcher de vivre drôlement. Et c’est supposé être un 5 à 7 pour s’éclater.

Et puis tant qu’à faire, allons-y. Comme les invités en place paient leurs drinks, fatalement, ils boivent moins. Conséquence, l’artiste et les musiciens se démenaient comme des fous avec une sacrée belle fougue, tandis que dans la salle on demeurait de marbre, personne ne tapaient dans les mains ou sautillaient sur place. On applaudissait juste un peu fort après chaque pièce, c’est tout. Des lavallois, vous dis-je! Autant rester chez soi.