Lundi, 3 décembre 2012

ÊTRE SON PROPRE PATRON... OUI, MAIS...

la reussite
Photo : fotolia

Qui n’a jamais rêvé d’être son propre patron? Se lancer en affaires, est-ce aussi simple? Par où commencer et quelle voie emprunter : travail autonome, développer sa propre entreprise à partir de zéro ou acheter une entreprise déjà existante comme une franchise?

 

L'achat d'une entreprise existante ou d'une franchise représente un peu moins de risques que de démarrer une entreprise à partir de zéro. L’achat de ce type d’entreprise comporte certains avantages, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun risque. Bien que l'achalandage, le savoir-faire et un certain pouvoir d'achat auprès de fournisseurs vous soient assurés dès le départ, dans les faits, vous devez assurer la gestion tout en ayant des comptes à rendre au franchiseur.

Selon Louis Roquet, président et chef de la direction de Desjardins Capital de risque, dans le guide Comment acheter une PME, « (…) un jeune entrepreneur désireux de se porter acquéreur d’une entreprise pour la développer pourrait profiter de certains conseils ». Toujours selon ce guide, avant d’acheter une entreprise, le nouvel entrepreneur aurait tout avantage à posséder un minimum de connaissances, trouver un partenaire financier, consulter des personnes qui ont une expérience d’achat d’entreprise, ne pas surévaluer l’entreprise à acheter, identifier rapidement les personnes-clés et faire sa publicité. Si pour plusieurs l’aventure a été heureuse, d’autres ont appris à leurs dépens et sortent meurtris de cette expérience.

J’aimerais vous raconter l’histoire de Manon, une femme qui, un jour, en a eu assez de cumuler les petits boulots qui lui rapportaient juste assez pour faire vivre sa famille et qui rêvait d’être son propre patron. L’aventure a débuté en 2001. Manon avait 34 ans. Mère de trois jeunes enfants de 7, 9 et 11 ans, Manon vient tout juste de se séparer lorsque l’entreprise qui l’emploie ferme ses portes. Du jour au lendemain, elle se retrouve sans emploi et monoparentale. Elle sait qu’elle a droit à des prestations de chômage pour une période d’un an, mais après, que faire? Bien que diplômée en design d’intérieur, son diplôme ne lui sera d’aucun secours, puisqu’elle n’a aucune expérience dans ce domaine.

Les mois filent et les comptes ne cessent de s’accumuler. Manon craint de ne plus pouvoir rencontrer les paiements de son hypothèque. Elle est découragée. Depuis la mort de son père, la vie n’a pas été tendre avec elle. Lorsque son père est décédé, Manon n’avait que 16 ans. Sa mère ne travaillait pas et les revenus de son père n’ont jamais permis de garnir le bas de laine familial en cas de pépin. Manon a travaillé d’arrache-pied, sans jamais se plaindre, pour aider sa mère à joindre les deux bouts. Seize ans plus tard, sans emploi, elle a envie plus que jamais de trouver sa place au soleil.

Jour après jour elle parcourt les petites annonces à la recherche de l’emploi de rêve. Peu à peu, l’idée d’acheter une entreprise et d’être son propre patron germe dans son esprit. Comment faire et où commencer? Elle rêve de dénicher l’affaire du siècle. Un beau matin, elle tombe sur une annonce qui l’enchante : on vend une franchise dans le secteur du commerce de détail qui correspond exactement à ce qu’elle recherche. Le prix n’est pas trop élevé, l’investissement de départ est raisonnable et l’entreprise se trouve à quelques kilomètres seulement de son domicile. C’est l’occasion rêvée.

Enthousiaste, Manon s’empresse de téléphoner à sa mère. Sa mère est tellement contente pour elle qu’elle lui offre de participer financièrement. Manon décide d’utiliser l’héritage que lui a laissé un de ses oncles. Le peu d’économies que sa mère a réussi à mettre en banque complétera ce qui manque à la mise de fonds nécessaire à l’achat de la franchise. En mars 2002, un an après avoir perdu son emploi, Manon devient propriétaire de sa première franchise. Elle n’arrive pas à le croire. Son rêve le plus cher se réalise. Elle pourra assurer l’avenir de ses trois enfants et elle pourra enfin se bâtir une vie dont elle sera fière.

« Je n’avais aucune expérience en affaires. Acheter une franchise était ce qui me semblait le plus simple. Tu sais que tu ne pars pas de rien. Tu n’as pas d’études de marché à faire et tu te dis que tu seras épaulée par le franchiseur, en cas de besoin ». Bien que l’aventure ne lui semble pas trop risquée, Manon a quelques craintes. Elle n’a jamais travaillé dans le commerce de détail et elle n’a jamais géré d’entreprise. Elle espère de tout cœur que son chiffre de ventes sera suffisant pour lui permettre de faire ses paiements, payer ses employés et vivre convenablement.

Très rapidement, notre nouvelle entrepreneure se rend compte qu’elle doit investir de nombreuses heures de travail pour que ce soit rentable. Gérer un quotidien avec trois jeunes enfants quand on est monoparentale n’est déjà pas si simple que cela. Manon mise sur son énergie inépuisable et sur son sens inné de l’organisation. La première année a filé à la vitesse de l’éclair. « Je me demande encore comment j’arrivais à tout concilier. J’ai même eu le temps de faire des rencontres amoureuses », raconte Manon en riant. Un an après avoir acheté sa première franchise, Manon sent le goût du défi la tirailler de nouveau. « Je suis le genre de personne qui carbure aux défis. J’ai besoin d’autonomie et de sentir que j’accompli quelque chose qui me rende fière de ce que je suis ».

Un an, presque jour pour jour après avoir acheté sa première franchise, Manon en acquiert une deuxième. Cette fois, le défi est de taille : les deux franchises se situent à plus de 80 kilomètres l’une de l’autre. Comme elle se partage la garde de ses enfants avec son ex-conjoint, qu’elle vit maintenant avec son nouveau conjoint et que sa mère accepte de lui donner un coup de main, elle franchit cette nouvelle étape avec beaucoup de confiance. Elle a acquis de l’expérience avec la première boutique, les ventes sont bonnes et le chiffre d’affaires de la seconde franchise est excellent. L’aventure ne peut que se poursuivre sur une note positive.

Heureuse comme jamais, Manon, aidée de son conjoint, partage son temps entre les deux magasins. Ses employés sont fiables, les ventes sont bonnes, les enfants s’épanouissent… que demander de plus à la vie? « J’étais bien dans ma peau, je nageais dans le bonheur. Il ne se passait pas un jour sans que je remercie mon père de me protéger d’en haut. J’ai même aidé un jeune délinquant à s’en sortir, une fois. J’étais régulièrement confrontée au vol », rapporte Manon. « Un après-midi, je surprends sur le fait un jeune délinquant connu de tout le centre commercial à voler. Je lui ai donné le choix : j’appelais la police ou sa mère.

J’appelais rarement la police quand j’avais affaire à des jeunes.  Je trouvais que ça n’avait pas d’allure qu’un jeune de 13, 14 ou 15 ans se retrouve avec un dossier. Je pense que ça faisait plus mal que les parents se retrouvent à négocier avec moi que de faire face à la police!», raconte Manon en riant. « Le jeune a dû travailler deux heures par semaine durant un mois… sans ses piercings! Je lui ai fait la morale plus souvent qu’à son tour, mais il a tenu le coup. Après, les commerçants n’ont plus jamais eu de troubles avec lui! »

Malheureusement, le bonheur fuit parfois aussi brutalement qu’il est venu… En 2004, des changements majeurs à l’intérieur du centre commercial sont sur le point de lui couper l’herbe sous le pied, isolant son commerce, qui sera désormais situé loin des entrées principales. Manon est inquiète. Au début de 2005, rien ne va plus. Huit ou neuf commerces ferment leurs portes. Les clients se font rares et les ventes se mettent à baisser dramatiquement.  Manon tente de négocier avec l’administration du centre commercial, mais rien à faire; on refuse de résilier son contrat de location ou de reporter les paiements de son loyer. En décembre 2005, à bout de souffle, elle n’a plus d’autres choix que de mettre la clef dans la porte.

En mars 2006, malgré le bon chiffre d’affaires de la seule franchise qu’il lui reste, Manon ne peut plus payer les dettes engendrées par sa première boutique fermée trois mois plus tôt. Elle décide de vendre avant de tout perdre. Ce sera le début d’une longue et douloureuse suite de déboires qui dureront sept ans. « C’était tellement dur, cette période-là, que je ne sais pas comment j’ai fait pour garder la tête hors de l’eau. Je pense que si j’ai réussi à éviter de justesse la dépression, c’est parce que j’avais un homme merveilleux auprès de moi qui a tenu le fort pendant que, chaque jour, je marchais près de 16 kilomètres pour essayer d’évacuer ma rage, ma tristesse et mon désarroi », raconte Manon avec beaucoup d’émotions.

 

Dans quelques mois, après sept longues années, Manon sortira enfin de sa période d’insolvabilité. Elle pourra mettre toute cette histoire derrière elle. Est-ce qu’on sort indemne d’une telle mésaventure? Selon Manon, les cicatrices mettent du temps à cicatriser, mais on en sort grandi. On voit la vie différemment et on prend les difficultés rencontrées moins tragiquement. Cependant, si c’était à refaire, elle ferait les choses différemment.

Son conseil : n’achetez pas une entreprise seul, entourez-vous des bonnes personnes, renseignez-vous sur les autres commerces autour de vous : sont-ils en bonne position financière? Prenez le temps d’aller chercher des conseils auprès d’experts avant de vous lancer dans une telle aventure. Enfin, n’impliquez pas votre conjoint dans l’achat de votre entreprise. Si un jour vous tombez, s’il est associé à part entière, il tombera en même temps que vous et vous perdrez tout. Si mon conjoint et moi avons réussi à conserver certains de nos biens, c’est parce que l’un de nous avait gardé son emploi et que ce revenu nous a permis de nous en sortir.

GINETTE LABARRE

Cet article est classé sous :Affaires Entreprise Ginette Labarre Femme d'affaires
career plus edu services pvt ltd india's no.1 abroad mbbs consultancy,About Columbus Central University

sanjana - 3 juillet 2019
Photo Shoot Location in Hyderabad
the foto garage
The Foto Garage is South India’s first and foremost comprehensive designer studio in a resort for all types of photo and videography shootings.
Located in Aziznagar, this 10-acre state of the art studio has a natural lake, more than 35+ indoor and outdoor sets, a swimming pool and many more features that will give you the perfect backdrop for all your stories. Be it a Vintage telephone box, a colorful tree that is brightly lit, quirky text on walls that remind you of Tuscan murals, you can pose with them all. All the spaces here are made to go with the mood and make of the occasion, giving you a perfect frame for every picture you click here


saf
sdg - 17 septembre 2019
MBBS in Philippines has one of the best education systems in Asia. Philippines is one the best countries to Study MBBS in Philippines because of low fees and first-rate technology.MBBS in Philippines Direct MBBS Admissions Open Academic Year 2020-21





https://www.fenceabroad.com/mbbs-in-philippines/
gfbghcvf - 13 septembre 2021
Davao Medical School of Foundation is best autonomous and Top ranking medical university in Philippines-Davao. Studying MBBS in the Philippines for Indian students, there is no doubt that you are in the right place | Low Tuition Fees | Highly Secured Hostels | North and South Indian Foods | Complete End to End Care for Students | Call: +91-88077 44400

https://www.fenceabroad.com/davao-medical-school-foundation/
vgbcvb - 13 septembre 2021
UV Gullas College of Medicine is best autonomous and Top ranking medical university in Philippines. Studying MBBS in the Philippines for Indian students, there is no doubt that you are in the right place | Low Tuition Fees | Highly Secured Hostels | North and South Indian Foods | Complete End to End Care for Students | Call: +91-88077 44400


https://www.fenceabroad.com/uv-gullas-college-of-medicine/
dfgfdg - 13 septembre 2021
easy download youtube videos with y2mate

paul depp - 4 décembre 2022
You have written an interesting article. I encourage you to use the vidiget youtube downloader service.

nicole - 20 décembre 2022
Nom (pseudo)
Courriel (non-divulgé)
Lien Youtube
Réagissez à cet article.
Je désire m'inscrire à l'infolettre La Métropole.
Saisir les 5 caractères
ok