TACT, COURTOISIE, BONNES MANI�RES : UN USAGE HORS D'USAGE?

Faire preuve de politesse, de tact, de courtoisie et user de bonnes mani�res�au moment opportun est un art qui se cultive. V�ritable code de conduite pour certains, symbole de l'hypocrisie pour d�autres, ces qualit�s ont pourtant fait leur preuve � plus d�une reprise. Dans le monde des affaires, ma�triser l�art de se comporter peut rapporter gros. La brutalit�, la duret�, le manque de d�licatesse ou de tact n�attirent pas le respect, mais la crainte ou la r�pulsion.

Si votre objectif est de tenir � distance les relations d�affaires que vous c�toyez, alors cette attitude est peut-�tre la bonne. Si, au contraire, vous tenez � �tre tenu en estime et � �tre respect� par votre entourage professionnel, ma�triser l�art de la courtoisie et des bonnes mani�res vous sera salutaire. Au cours des deux derni�res d�cennies, on a vu appara�tre la grossi�ret� et l�ind�licatesse au profit des bonnes mani�res, du tact et de la courtoisie. Ces qualit�s, loin d��tre de l�hypocrisie, sont, bien au contraire, des qualit�s de c�ur qui adoucissent les rapports avec autrui et �vitent de blesser inutilement notre vis-�-vis.

Au d�but de ma carri�re, j�ai travaill� avec des gens d�affaires et de la politique qui ma�trisaient parfaitement ces qualit�s dont je fais mention. � cette �poque, jeune, inexp�riment�e et tr�s cat�gorique dans mes jugements, j�associais une telle conduite � de l�hypocrisie, un manque de transparence ou de franchise� ou encore � de la l�chet�. Ma vision d�une personne qui avait de l�autorit�, qui avait r�ussi et qui en imposait aux autres, �tait celle d�une personne dure et sans quartiers. Vingt ans plus tard, ma vision a radicalement chang� et l�exp�rience m�a appris que le respect attire le respect et que les bonnes mani�res sont un v�ritable passeport pour le succ�s.

Je suis souvent surprise de constater sur une base r�guli�re le manque de bonnes mani�res � table de professionnels aguerris et habitu�s � fr�quenter de bonnes tables dans le cadre de leurs fonctions. Je note assez souvent un manque flagrant de courtoisie, de tact, de la grossi�ret� et de l�impolitesse chez des gens d�affaires qui, en raison de leur position, semblent croire qu�ils peuvent se permettre de tels comportements, alors que leur exp�rience et leur statut professionnel devraient plut�t les inciter � abuser de courtoisie et de d�licatesse.

L��tiquette n�est peut-�tre pas morte, mais rien ne prouve que nous reviendrons � un degr� de courtoisie comme nous l�avons connu il y a de �a 20 ou 25 ans. En 2013, il semble que les gens polis, d�licats, courtois, agr�ables et trop gentils, s�ils sont appr�ci�s de leurs pairs, se font plus souvent exploiter, damner le pion pour les promotions et ne sont pas ceux ou celles que l�on retrouve majoritairement en haut de l��chelle professionnelle. Il semble que c�der soit une faiblesse vite exploit�e par des gens moins scrupuleux.

Notre attitude et nos fa�ons de faire sont notre carte de visite. Les rapports humains sont tout aussi d�licats que les p�tales d�une fleur�: en les froissant, nous en perdons toute la beaut�. Quand nous quittons une personne, nous devrions toujours nous demander ce qu�elle a retenu de nous� Il y a fort � parier que si nous avons laiss� une mauvaise impression, ce n�est ni notre intelligence ni nos bonnes id�es qui seront retenues. Ce sont plut�t nos mauvaises mani�res, notre ind�licatesse ou notre manque de tact qui seront retenus contre nous et bien malgr� nous�