Et si tous ces appareils technologiques, véritables petits bijoux « high-tech » que l’on traîne partout avec soi, nuisaient à notre rendement plutôt que de l’accroître?
Vous arrive-t-il à la fin d’une journée de constater avec dépit que vous avez à peine réussi à entamer le début de votre longue liste de tâches à accomplir? Vous arrive-t-il d’avoir le sentiment d’avoir couru toute la journée, mais de n’avoir rien fait? Le triste constat est que la plupart d’entre nous courent bel et bien toute la journée, mais la plupart du temps, nous nous épuisons bien plus que nous ne sommes efficaces. La technologie a envahi nos espaces personnels et professionnels et, mal utilisée, elle nuit davantage à notre rendement qu’elle ne l’augmente.
L’accès à une grande quantité d’information est a priori positif. Cependant, les technologies modernes nous mettent en contact avec cette information à une vitesse dépassant largement la capacité humaine à la traiter. Cela crée une surcharge de données qui se heurtent aux portes de notre cerveau qui les traite par milliers à chaque seconde. Bombardés ainsi plusieurs heures par semaine par une abondance d’information, nous terminons souvent nos semaines de travail épuisés. Ce n’est pas étonnant! Le traitement de l’information par notre cerveau représente 15 à 20 % de la dépense énergétique totale de notre corps et c’est ce qui consomme le plus d’énergie cérébrale.
L’entraînement intensif que nous faisons subir à votre cerveau chaque jour alors que nous déchiffrons, traitons, lisons et répondons à des dizaines de courriels, messages texte, appels téléphoniques, questions de nos collègues, patron, employés, fournisseurs, clients… finissent par faire diminuer notre niveau d’attention et notre capacité de concentration. Notre rendement diminue et nous finissons par courir bien plus que nous ne produisons véritablement.
Le grand coupable ? Il est difficile de savoir si c’est le stress provoqué par la surcharge d’information poussées à vitesse grand V par tous ces appareils technologiques qui nous fait perdre toute capacité à structurer notre espace de travail et à contrôler le flux d’information que nous recevons ou si c’est la surcharge d’information qui provoque davantage de stress. Quoi qu’il en soit, s’il est très difficile de combattre la surinformation, nous pouvons apprendre à mieux la contrôler en résistant à la tentation de répondre instantanément à tous les courriels, messages texte, demandes de réunion ou appels qui entrent. À l’inverse, laisser traîner un suivi, un retour d’appel ou une tâche créera un sentiment d’angoisse ou de stress latent qui réduira aussi notre niveau d’efficacité.
Comment s’en sortir dans ce cas? Comment faire pour mieux maîtriser le torrent de tâches et de données qui s’accumulent et nous poussent à accélérer la cadence?
- La première étape est d’en prendre conscience.
- Débranchons notre cerveau quelques minutes chaque jour. Il faut se forcer à s’arrêter quelques minutes chaque jour pour ralentir le rythme et rediriger le tir en évaluant l’information à produire et à traiter.
- Il faut ensuite poser des limites dans notre façon de traiter l’information : est-ce que tous les messages ont le même niveau de priorité? Suis-je obligé de répondre sur le champ à tous les appels qui entrent dans une journée? Puis-je reporter à des moments précis de la journée les retours d’appels et de courriels?
- Résistons à l’envie de procrastiner. Remettre à plus tard pollue notre cerveau et ne fait qu’aggraver notre stress, alors que pendant ce temps les multiples appareils continuent de générer toujours plus de données qui nous sont destinées.
- Cessons d’être en constante réactivité et agissons en nous concentrant sur les tâches véritablement prioritaires. Prenons le temps de digérer l’information avant de l’analyser et de la traiter. La multiplication des moyens de communication ou des appareils technologiques provoquent la multiplication des tâches simultanées. Soumis à un stress conscient notre cerveau prend des raccourcis : on privilégie les mots-clefs aux paragraphes et on devient plus à l’aise avec un document PowerPoint qu’avec un texte de deux ou trois paragraphes. Il vient toujours un moment où on se rend compte qu’une partie de l’information a été mal intégrée. Faire marche arrière pour traiter à nouveau une information est tout sauf efficace.
- Redevenons accessibles. Les appareils technologiques captent tellement notre attention que la plupart du temps, nous ne prenons même plus la peine de lever la tête pour regarder une personne qui s’adresse à nous pendant que nous sommes « scotchés » à l’écran de notre ordinateur. Nous en venons même parfois à en vouloir à la personne qui ose venir nous déranger au beau milieu d’une tâche.
En conclusion, de temps en temps, osons déconnecter notre cerveau des outils qui clignotent, sonnent, et vibrent en permanence autour de nous. Réapprenons à ne faire qu’une seule tâche à la fois. Défaisons ce mythe du XXIe siècle qui nous fait croire que la multiplication simultanée de tâches nous rendra plus efficace. Ne nous laissons plus déranger par tous ces stimuli distrayants que sont nos fabuleux appareils et leurs fonctions « high-tech ».
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