Jeudi, 26 mai 2011

UN COUVRE-FEU POUR LES JEUNES ?

Voilà une nouvelle qui en avait fait bondir plus d’un lorsque Québec avait décidé d’imposer le principe de tolérance zéro au volant pour les 21 ans et moins.

 

Et le coroner Garneau en rajoute en proposant dans son rapport un couvre-feu aux jeunes conducteurs suite à l’accident survenu à Drummondville en 2010, lequel avait fait 4 morts. Il est trop facile de pointer du doigt les jeunes en état d’ébriété au volant. Oui, ils manquent souvent de jugement et croient être capables de tenir un volant entre leurs mains malgré un verre de trop, mais ce n’est pas la majorité. Bien des adultes en font tout autant. Chaque année, des récidivistes de l’alcool au volant fauchent des victimes innocentes sur la voie publique. Ces chauffeurs ont souvent 30, 40, 50 et même 60 ans.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) avait bien raison d’aller chercher un avis juridique sur cette question. En agissant ainsi, la FECQ estime que la politique de Québec pourrait être anticonstitutionnelle en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. Mais le ministre des Transports, Sam Hamad, ne l’entend pas de la même façon et a déclaré qu’il n’était pas question de faire marche arrière. Je comprends que les statistiques ne favorisent peut-être pas les jeunes, mais l’imposition d’un couvre-feu va pénaliser l’ensemble d’un groupe pour une minorité de quelques écervelés. Est-ce une bonne façon d’éduquer ? Non, du fait que la contrainte et la répression ne sont pas des solutions.

Attendez-vous, Monsieur le ministre, d’assister à des manifestations de jeunes au cours des prochains mois. J’ai déjà eu 18 ans et j’ai toujours respecté les règlements de la route. Je serais très fâché d’apprendre que mon gouvernement m’oblige à ne plus conduire pendant le couvre-feu. C’est de la discrimination, une atteinte à la liberté et en régime démocratique, c’est intolérable. Le couvre-feu n’a pas sa place. Pour la tolérance zéro à l’alcool, elle devrait plutôt s’appliquer non seulement aux jeunes, mais à l’ensemble des nouveaux conducteurs indépendamment de leur âge. Un automobiliste de 40 ans qui vient de décrocher son permis n’a pas plus d’expérience qu’un jeune et doit faire ses preuves.  

Plutôt que de recourir à un couvre-feu, le ministre devrait songer à faire adopter une loi prévoyant des peines beaucoup plus lourdes dès la première offense et au retrait du permis s’il y a récidive. Comme ça, la majorité des jeunes ne sera pas pénalisée et les écervelés seront écartés plus rapidement de la route en cas de récidive.

FECQ

TRANSPORT QUÉBEC

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