La Sûreté du Québec a procédé à quatre perquisitions à Laval, jeudi, visant notamment la résidence du maire Gilles Vaillancourt.
L'attachée de presse du maire, Johanne Bournival, a confirmé à La Presse Canadienne que des membres de l'escouade Marteau sont arrivés aux alentours de 16 heures au domicile de M. Vaillancourt, situé sur la rue Croissant des Îles. Ce sont des allégations sur le concept d'attribution de contrats qui seraient à l'origine de cette opération policière. Des serveurs informatiques seraient aussi visés aux bureaux administratifs de la Ville, sur le boulevard Chomedey. Mme Bournival a indiqué qu'à leur arrivée à l'hôtel de ville, les policiers ont demandé aux employés qui se trouvaient sur place de quitter les lieux, ce qui a été fait.
L'attachée de presse du maire Vaillancourt a indiqué que ce dernier n'avait pas l'intention pour l'instant de faire de commentaires concernant les perquisitions, ajoutant qu'il collaborait avec les autorités. Les perquisitions devaient s'étaler sur plusieurs heures. M. Vaillancourt est maire de Laval depuis 1989 et siège au sein du Conseil municipal depuis 1973
70 POLICIERS DE LA SQ ONT PERQUISITIONNÉ À 4 ENDROITS
Mise à jour le 4 octobre 2012 18h18
Quelque 70 policiers de la Sûreté du Québec (SQ), dont des membres du module technologique, ont perquisitionné jeudi à 4 endroits, dont une à la résidence du maire Gilles Vaillancourt. En fin d'après-midi, des membres de l'escouade Marteau ont cogné à la porte du domicile de M. Vaillancourt, situé sur le croissant des Îles, selon l'attachée de presse du maire, Johanne Bournival.
L'hôtel de ville de Laval fait également l'objet d'une perquisition. Tout le personnel a été évacué afin de laisser le champ libre aux enquêteurs. "C'est surprenant, personne ne s'attendait vraiment à ça. Les gens collaborent. Ils nous ont demandé de quitter, on a quitté et on les laisse faire leur travail", a affirmé Mme Bournival. Une autre perquisition a été menée aux bureaux administratifs de la Ville, sur le boulevard Chomedey. Dans ce cas, des serveurs informatiques seraient dans la mire des enquêteurs de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).
Les motifs exacts de cette opération policière, qui devrait durer plusieurs heures, n'ont pas été précisés par les autorités concernées. "Il y a une enquête qui est en cours, les perquisitions sont faites pour faire évoluer cette enquête-là. Je peux cependant vous dire qu'il y a 70 enquêteurs sur le terrain", a expliqué Anne-Frédérique Laurence, porte-parole de l'UPAC. L'attachée de presse du maire Vaillancourt a précisé sur les ondes de RDI que ce dernier était absent au moment de la visite des policiers de l'UPAC. Le principal intéressé n'a pas l'intention, pour l'instant, d'émettre de commentaires concernant les perquisitions.
"Monsieur Vaillancourt ne se cache pas, a lancé Mme Bournival. Lui-même est très surpris de la situation, il faut comprendre." Ce n'est pas la première fois que des soupçons de corruption et de collusion pèsent contre le maire Vaillancourt. En novembre 2010, l'ex-ministre de la Justice Serge Ménard avait affirmé à Radio-Canada s'être fait offrir 10 000 $ en argent comptant par le maire alors qu'il était candidat péquiste en 1993. Le député libéral Vincent Auclair avait ensuite soutenu que Gilles Vaillancourt lui avait offert une enveloppe en juin 2002, lors d'une élection complémentaire.
Gilles Vaillancourt les avait sommés de se rétracter en déposant une mise en demeure, mais celle-ci avait finalement été retirée par la suite. M. Vaillancourt est maire de Laval depuis 1989 et siège au sein du conseil municipal depuis 1973.
L'UPAC PERQUISITIONNE DE NOUVEAU CHEZ LE MAIRE DE LAVAL
Mise à jour le 6 octobre 2012 - 4h08
Dans la foulée des perquisitions de jeudi, M. Vaillancourt a déclaré n'avoir aucune intention de démissionner. Lors d'un bref point de presse vendredi midi, pendant lequel il n'a répondu à aucune question, M. Vaillancourt a affirmé vivre un "choc". "C'était totalement imprévu et je peux vous affirmer que ce n'est pas une situation très plaisante", a-t-il lancé. Il a ensuite affirmé que son administration a toujours oeuvré "dans le meilleur intérêt de la population". Laissant sous-entendre qu'il pourrait exister diverses motivations derrière les allégations auxquelles il fait face, le maire Vaillancourt a dit souhaiter poursuivre son mandat dans la continuité.
"Ce matin, nous assistons à un déferlement d'affirmations, de rumeurs et de demandes. Pour mettre fin immédiatement à ce que l'on entend en ondes, je ne démissionnerai pas et je ne commenterai pas non plus les rumeurs et les divers commentaires. Je n'ai aucun motif de le faire", a déclaré M. Vaillancourt. Conscient que plusieurs allégations circulent depuis la présence des enquêteurs de l'UPAC à Laval, Gilles Vaillancourt a toutefois refusé de répondre aux questions des journalistes et a quitté précipitamment, après sa déclaration.
Malgré cela, le maire de Westmount et président de l'Association des municipalités de banlieue, Peter Trent, a écrit au président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ). Éric Forest, pour réclamer que M. Vaillancourt démissionne, du moins temporairement, des différentes fonctions qu'il occupe au sein de l'UMQ. Pour sa part, un candidat du Mouvement lavallois, Emilio Migliozzi, a demandé d'attendre les conclusions de l'enquête policière et de la Commission Charbonneau avant de tirer des conclusions.
Ce n'est pas la première fois que le maire Trent réclame la démission de M. Vaillancourt à l'UMQ. En novembre 2010, la Sûreté du Québec avait ouvert une enquête à la suite d'allégations d'irrégularités graves de la part de M. Vaillancourt. Alors que M. Vaillancourt refusait de démissionner de ses fonctions au sein de l'UMQ, le maire Trent avait immédiatement quitté son poste au sein du comité exécutif et du conseil de l'UMQ, en signe de protestation. Il n'y est toujours pas retourné.
"Compte tenu de tout ce qui se passe à la commission Charbonneau, il est encore plus important aujourd'hui pour les élus de regagner la confiance du public", a déclaré le maire Trent par voie de communiqué. Emilio Migliozzi abonde dans le même sens. "Avec la commission Charbonneau (...), on va voir lumière au bout du tunnel, on veut juste la vérité, on veut juste qu'il réponde, il ne pourra pas continuer à éviter les questions, a-t-il lancé. Une perquisition à la Ville c'est une chose, mais une perquisition à la maison c'est sérieux, très sérieux."
Jeudi, des dizaines de policiers de la Sûreté du Québec ont débarqué à Laval pour mener quatre perquisitions, dont une visait la résidence du maire Vaillancourt. Les enquêteurs ont aussi visité l'hôtel de ville de Laval où tout le personnel a dû être évacué le temps que s'effectue la perquisition. Les bureaux administratifs de la Ville ont aussi été ciblés. Au cours des deux dernières années, deux ex-politiciens Serge Ménard du Parti québécois et Vincent Auclair du Parti libéral du Québec et un organisateur péquiste ont affirmé que le maire de Laval leur avait offert des enveloppes contenant de l'argent comptant. M. Vaillancourt nie avoir quoi que ce soit à se reprocher.
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